Contemporain

EMN et ses contemporains

Edmond AMAN-JEAN (1858-1936)

Le peintre symboliste Edmond Aman-Jean était un contemporain d’Etienne Moreau-Nélaton, dont il n’était l’ainé que d’un an. S’ils n’appartenaient pas au même courant artistique, ils portaient néanmoins une même admiration à Puvis de Chavannes, dont Aman-Jean avait été l’aide après sa sortie de l’Ecole des Beaux-Arts. Comme dans le cas de Léon Lhermitte, c’est sans doute le voisinage géographique qui fut à l’origine de l’amitié entre Aman-Jean et Moreau-Nélaton.

Frédéric HENRIET (1826-1918)

Frédéric Henriet n’appartient pas à la même génération qu’Etienne Moreau-Nélaton, mais ces deux-là avaient plusieurs bonnes raisons de se rencontrer et de devenir amis : tous les deux étaient à la fois peintres, historiens et historiens d’art, attachés au patrimoine de leur région : la famille de Frédéric Henriet était implantée depuis plusieurs générations à Château-Thierry, non loin, donc, des propriétés des Moreau dans le Tardenois. Alors que la famille Henriet avait conquis une honnête aisance comme commerçants, Frédéric fut attiré par le journalisme, où il se spécialisa comme critique d’art et auteur de comptes-rendus de Salons. De 18543 à 1864, il occupa un poste de secrétaire des musées impériaux, chargé de l’exposition des ouvrages des artistes vivants.

C’est le peintre Daubigny qui convainquit Henriet de se lancer dans la peinture de paysage, après l’avoir entouré de ses conseils. Il exposa régulièrement au Salon pendant un quart de siècle, de 1864 à 1890. Unissant ses talents de journaliste à son expérience de peintre, il publia deux essais sur la peinture et les paysagistes : Le paysagiste aux champs (1866) et Les campagnes d’un paysagiste (1891). Tout comme Moreau-Nélaton un peu plus tard, Henriet avait écrit ou participé à des monographies d’artistes : La vie et l’œuvre de Chintreuil (1874), L’œuvre gravé de Daubigny (1875), Les eaux-fortes de Léon Lhermitte (1903). Il fut aussi, de 1898 à 1911, le premier conservateur du musée de Château-Thierry. Tout comme Moreau-Nélaton, il fut enfin membre de la Société Historique et Archéologique de Château-Thierry, à laquelle il fit de nombreuses communications sur l’histoire locale.

On ne sait comment ils entrèrent en relations, mais en 1907 Frédéric Henriet écrivit un essai sur la carrière de céramiste et de peintre de son ami : Etienne Moreau-Nélaton, notes intimes, seule étude biographique du vivant de l’artiste et témoignage précieux tant par son texte que par son illustration. En 1914, Moreau-Nélaton lui rendit la politesse en publiant Mon bon ami Henriet.

Moreau-Nélaton possédait quelques œuvres – aquarelles et peintures à l’huile - de Frédéric Henriet, qui de son côté, détenait des tableaux de son confrère. L’un en mode mineur, l’autre en mode majeur, Frédéric Henriet et Moreau-Nélaton eurent des parcours et des centres d’intérêt assez semblables.

Jules MACIET (1846-1910)

Par la quantité et la qualité de ses dons aux musées du Louvre et des Arts décoratifs, il fut certainement un modèle pour Etienne Moreau-Nélaton.

Il fut président de la commission centrale des arts décoratifs

Paul PAULIN (1852-1937)

Notice Wikipedia

Ce sculpteur eut un parcours professionnel original, puisqu’il fut dentiste avant de s’initier à la sculpture en autodidacte, et de devenir professionnel à trente ans, sur les conseils d’Edgar Degas, dont il fit le buste. Suivirent les bustes d’autres artistes célèbres : Pissaro, Renoir, Rodin… Sans doute est-ce par Degas que Paulin rentra en relations avec Etienne Moreau-Nélaton, dont il fit le buste en 1914. Cinq exemplaires de ce buste sont connus à ce jour :

  • Un plâtre et un bronze dans la descendance de l’artiste
  • Un deuxième plâtre resté dans l’atelier de l’artiste et donné par ses héritiers au musée Bargoin de Clermont-Ferrand
  • Un troisième plâtre donné à son ami Louis de Launay, dont les héritiers l’ont donné à une descendante du modèle,
  • Un second exemplaire en bronze, fondu par Valsuani, actuellement présenté au musée d’Orsay, à côté d’autres donateurs du musée : https://www.musee-orsay.fr/fr/collections/catalogue-des-oeuvres/notice.html?nnumid=15478

On a tout lieu de penser que des relations amicales s’établirent entre Paulin et son modèle, donnant lieu à des dons réciproques de leurs oeuvres : Paulin donna en 1922 à Cécile, une des filles d’Etienne, un tableau (huile sur panneau) représentant un bouquet d’œillets. De son côté, Paulin détenait au moins deux tableaux de Moreau-Nélaton : une vue de Château-Thierry et une autre du château de Fontainebleau, toutes deux peintes en 1902, et qui figurèrent à l’exposition rétrospective de 1928 (n° 52 et 55 du catalogue). On ne sait ce qu’ils sont devenus.